Le vendredi 15 septembre toute la section théâtre du Lycée a pu assister au spectacle De l’une à l’hôte produit par notre partenaire le CDN Besançon Franche-Comté́, en coproduction avec le Festival d’Avignon.

Texte Violaine Schwartz, avec Victoria Belén et Violaine Schwartz au jeu et la collaboration artistique de Pierre Baux.

Note d’intention :

« Dans cette Europe-forteresse où l’hospitalité́ est quotidiennement piétinée, dans cette époque où les pays se referment sur eux-mêmes, comme si le seuil de notre monde s’était encore rétréci aux frontières de notre peau, de notre souffle, dans cette société́ où l’Autre est devenu avant tout un danger dont il faut se protéger, qu’en est-il de l’hospitalité́ ?

Croisant nos deux pratiques et nos deux mémoires, l’espagnol et le français, l’acrobatie et la littérature, avec nos forces et nos faiblesses, nos doutes et nos envies, dans un territoire où il n’y aurait qu’une seule chaise à partager, nous serons hôte et hôtesse l’une et l’autre, conférencière à quatre mains et employée de la préfecture, prof de français et refugiée pour mettre en corps et mots l’acte d’accueillir l’Autre. Ou non. Ou peut-être. Et comment ? »

Ce spectacle subtil et physique, alliant le concret et l’universel, se jouant des mots, des langues, du sens, des sens, mêlant philosophie et acrobatie, interaction et effets de miroir, nous a accueilli dans son espace : une scénographie épurée, efficace, simple, prenant une chaise comme plus petit territoire du monde, comme allégorie de l’hospitalité... ou non... S’y sont mêlées corporalité, altérité, physicalité, chant, danse, langages pour se terminer par un joli renversement durant lequel les comédiennes, souriantes, sérieuses et attentives écoutent les témoignages lus par le public. Après cet émouvant final (les élèves spectateurs lisant des témoignages de personnes rendant des services très simples à des migrants) un temps de paroles a permis de réaliser que par-delà le militantisme, le théâtre reste avant tout un art de rencontre et d’engagement humaniste qui pose la question de l’hospitalité à notre époque perturbée...

Un très beau et fort moment de théâtre pour commencer l’année !

« La Terre étant sphérique, les hommes ne peuvent pas s’y disperser à l’infini et doivent se tolérer les uns à côté des autres, personne n’ayant originairement le droit de se trouver à un endroit de la terre plutôt qu’à un autre. »

Emmanuel Kant. Dans Vers la paix perpétuelle (1795)